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Trouble d’adaptation ? Vraiment ?

  • Photo du rédacteur: Samuel Ladouceur
    Samuel Ladouceur
  • 20 sept. 2024
  • 3 min de lecture

Je vous partage aujourd'hui ma crise de bacon des derniers mois concernant l’utilisation de diagnostics cliniques pour justifier les arrêts de travail.


 À moins que vous ne viviez sous un rocher, vous aurez remarqué qu’on observe plus régulièrement des amis, collègues, connaissances, qui vivent des épisodes d’épuisement professionnel et qui tombent en arrêt de travail dans la dernière décennie. Parfois courts, parfois étalés sur plusieurs mois, ces moments de pause deviennent nécessaires pour qu’une personne reprenne la forme physiquement et mentalement.

Mais qui porte la responsabilité d'un arrêt de travail? La réponse courte est qu’elle est, la plupart du temps, partagée entre l’employé et l’employeur. Et heureusement que c’est le cas, puisque cela permet à une personne en épuisement de consulter un.e C.O. ou un.e psychologue pour ainsi prendre conscience de sa relation avec le milieu du travail, d’exprimer ses difficultés vécues et de mieux s’outiller pour un retour en emploi.


Malheureusement, il est rare que le marché du travail accepte sa part de responsabilité dans l’équation. Et non, offrir un abonnement à une application de méditation et une trentaine de minutes de yoga par semaines ne change pas ce fait.


Pour tous les employés au bord de l’épuisement, la prescription de l’arrêt de travail passe inévitablement par une visite chez le médecin. Moment désagréable pour plusieurs, rares sont ceux qui en sortent sans un diagnostic en santé mentale ; trouble de l’adaptation, dépression, troubles anxieux… Parce qu’il faut bien justifier que, si quelqu’un tombe en arrêt, il doit bien y avoir quelque chose qui cloche avec lui !

Notez bien l’ironie. Le milieu de travail, lui, ne fait jamais l’objet d’un diagnostic médical. L’employeur n’a jamais à justifier à votre médecin du fait que votre département initial de 12 personnes roule aujourd’hui de façon chronique avec la moitié de ses effectifs. À quoi rime un « trouble de l’adaptation » dans une telle situation? La personne devient-elle responsable de s’adapter à la mauvaise planification de la direction? Doit-elle, par exemple, être capable de s’adapter à un milieu de travail toxique dans lequel on minimise son autonomie et ridiculise ses suggestions d’amélioration?


Si on me donnait un dollar à chaque fois que j’ai entendu un client me dire que son médecin lui a apposé un diagnostic parce que « sinon, je ne te peux pas te mettre en arrêt plus que 2 semaines », « je n’ai pas le choix de donner une justification médicale » et autres paroles de la sorte...


Comprenez-moi bien, je ne critique aucunement le travail des médecins de famille. Déjà qu’ils en ont plein les bras avec les vastes tâches de leur travail, on leur affuble en plus un rôle « d’évaluation de la santé mentale au travail » au sein d’une plage horaire de 30 minutes (si vous êtes chanceux.se !). Parce qu’à l’heure actuelle, ni votre psychologue, votre psychothérapeute ou votre conseiller.ère d’orientation ne peut valider votre arrêt, même si votre intervenant.e vous voit toutes les semaines pendant une heure !

Les médecins font de leur mieux, avec les informations, les outils et les ressources à leur disposition. Alors, on diagnostique le « patient » et hop, à lui de porter l’odieux du blâme. Vous ressentez une profonde angoisse et tristesse ? Dépression. Un peu étrange que les symptômes ne soient uniquement apparents que lorsque la personne anticipe sa prochaine journée de travail, mais bon. C’est à elle d’aller mieux.

S’il y a une chose que j’aimerais que vous reteniez de ma montée de lait aujourd’hui, c’est que les causes de l’épuisement professionnel sont multiples et que si vous ou un proche le vivez présentement, les probabilités pointent fortement que vous n’en êtes pas le ou la seul.e responsable.


Que ce n’est pas un signe d’équilibre et de bonne santé mentale

  • D’être « adapté.e » à un milieu de travail qui demande plus de productivité, plus de disponibilité et de répondre à vos courriels la fin de semaine si cela vous épuise et que vous ne voulez pas le faire.

  • Que les frontières entre votre vie personnelle et le travail soient de plus en plus floues et difficiles à définir.

  • De culpabiliser d’avoir des priorités de vie autres que sa sphère travail.

 

Sur ce, je vous recommande, comme à l’habitude, de ne pas hésiter à consulter un.e C.O. si vous vivez des moments difficiles en lien avec votre vie académique et/ou professionnelle.

Prenez bien soin de vous et n’oubliez pas de vous offrir un peu de bienveillance aujourd’hui.

 
 
 

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    © 2022 Samuel Ladouceur conseiller d'orientation

    Dernière mise à jour : 12/08/2025

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