La peur de l'insignifiance

Craignez-vous de tomber dans l’oubli?

Après avoir lu et entendu vos commentaires au sujet de mon dernier article sur la valorisation externe, il m’est venu à l’idée d’explorer une sous-branche de ce phénomène que l’on retrouve (beaucoup!) sur les réseaux sociaux, spécialement sur Linkedin.

Vous avez surement déjà fait le constat de la quantité de publications émotives, à cœur ouvert, prônant la transparence et l’intégrité, qui apparaissent sur votre fil tous les jours. Vous avez peut-être aussi remarqué que ce sont souvent les mêmes personnes qui se répètent en déclarations aux messages positifs, même si le sujet ne l’est pas à la base.

Quelques exemples vécus :

La célébration d’un retour après votre « victoire » sur votre épuisement au travail.

L’annonce de votre rétablissement de votre dépendance aux réseaux sociaux.

La mise en valeur de votre entreprise ou de vos services par des témoignages de clients (toujours très positifs !).

La confession d’événements intimes de votre vie en y trouvant un lien pour valoriser votre travail.

Reconnaissez-vous quelqu’un de votre réseau ? Vous reconnaissez-vous vous-même là-dedans? Il n’y a aucun mal à faire des partages de vie et à se mettre en valeur. Pour les travailleurs autonomes, dont je fais moi-même partie, il est d’importance cruciale d’avoir de la visibilité et de trouver une façon de se faire connaitre.

Mais est-ce vraiment l’objectif ici? Quand votre entreprise devient une substitution de vous, quand les réussites deviennent le reflet de votre valeur, quand les refus ou les échecs deviennent des fautes personnelles, quand il n’existe pas de ligne entre votre personne et votre identité professionnelle, que devenez-vous au final? Qui êtes-vous sans votre poste, votre entreprise?

Une carrière professionnelle est naturellement cyclique. Parfois, ça va bien, après, ça va mal. C’est la nature des choses. Votre valeur n’a rien à voir avec votre productivité. Il est facile de tomber accro à la valorisation extérieure, de carburer aux likes, aux « félicitations !», aux accomplissements et aux titres professionnels.

Si votre carrière devient plus difficile, les clients plus rares, les opportunités plus espacées, ça ne fait pas de vous une mauvaise personne.

Si vous arrivez à cette acceptation inconditionnelle envers vous-mêmes, dans vos meilleurs comme vos moins bons coups, je peux vous garantir que le besoin du like et des messages d’encouragement sera beaucoup plus faible. Vous n’en dépendrez pas pour réussir le même excellent travail que vous faites déjà.

Il y a de bonnes chances que votre réseau ne soit pas mis au courant à ce moment. Le besoin de prouver au monde que tout fonctionne est faible quand on le sent à l’intérieur, tout simplement.

Je vous invite d’ailleurs à consulter mon article précédent, si ce n’est pas déjà fait, pour quelques pistes de solution afin de naviguer votre besoin de valorisation de façon plus saine.